Rencontre avec Laurent de Voghel, commissaire de Police passionné.

Père de deux enfants de dix-neuf et dix-sept ans, marié et heureux ! Laurent de Voghel est un romaniste de formation (St-Louis et l’UCL) et scout depuis toujours (plus de trente ans chez les Guides catholiques de Belgique). À la fin de ses secondaires en latin-allemand, il a effectué une seconde rhéto en Islande. Après avoir travaillé une dizaine d’années dans le privé et un peu en tant que prof de français, en 2007, il s’est réorienté vers la police dans la continuité de son engagement scout pour prolonger cet idéal de service à autrui. Actuellement, il est commissaire d’intervention depuis 2019 à la police fédérale (SPC : spoorwegpolitie - police des chemins de fer de Bruxelles). Dont le terrain d’action prioritaire concerne tout ce qui touche au ferroviaire en plus du réseau du métro, pour Bruxelles et les deux Brabant. Depuis mai dernier, année de ses cinquante ans, il est réserviste à la marine en tant qu’enseigne de vaisseau de seconde classe chez les fusiliers marins.

Philippe de Potesta : quels attraits vous ont motivé pour faire carrière dans la Police ?

Laurent de Voghel : je crois profondément en l’engagement pour le bien de la société. Je revendique l’idéal scout et tends à en promouvoir les valeurs dans mon quotidien sur le terrain. D’autre part, je voulais faire partie d’un corps où l’esprit d’équipe était mis en avant, ce que j’avais aussi envie d’afficher via l’uniforme que nous portons. Il ne faut pas se cacher, j’ai aussi un goût pour l’action (je n’ai heureusement pas mis en joue quelqu’un à un doigt de faire feu qu’une seule fois jusqu’ici). Enfin, j’ai horreur de l’injustice et je tente à ma mesure d’y remédier. Un rêve me travaille depuis quelques années : devenir procureur du Roi puisque je sais comment fonctionnent les intervenants de ce côté de la barrière. Mais c’est repartir pour cinq ans de droit...

Durant vos dix-sept années en tant que policier, avez- vous eu à vous adapter en fonction de l’évolution de la société et spécifiquement à Bruxelles ?

LdV : j’ai commencé ma carrière à la zone de police Ouest Brabant wallon et ne suis arrivé à Bruxelles qu’en 2016, je ne peux donc me prononcer spécifiquement pour cette dernière, mais je constate que la société évolue vers toujours plus d’individualisme et perd le goût de l’effort : tout est acquis sans avoir rien à faire pour le mériter ; on se permet en outre de tout remettre en question... Sauf soi-même ! C’est "bateau" mais c’est ce qui me touche. Je m’adapte - à la police, c’est un modus Vivendi voire une nécessité vitale - en tentant de rester droit, surtout depuis que je suis commissaire et que ma fonction d’exemple est davantage mise en avant. Cependant, malgré ce que je viens de dire, j’évite de généraliser et je me concentre sur les personnes de bonne volonté. J’admire celles qui osent, qui s’engagent, qui ne comptent pas.

Que diriez-vous essentiellement à une jeune fille ou à un jeune homme qui serait intéressé par une carrière à la police ?

LdV : la société a besoin de toi ! Crois en ta contribution à un avenir meilleur, mais sois conscient qu’il s’agit d’un boulot de frustrations et, surtout, de responsabilités. Tu dois avoir la droiture et la volonté de répondre de TOUT ce que tu poses comme actes. Mais, si tu fais bien ton travail, tu auras chaque jour le sentiment d’être utile ! Tu commenceras sûrement par l’intervention (police secours) ou par un service de première ligne où l’on est confronté à toute la misère humaine, qu’elle soit matérielle ou morale (l’argent ne prémunit pas de tout). Mais quels enseignements tu en tireras ! Ensuite, il y a tellement de métiers possibles que tu y trouveras ton compte quelles que soient tes compétences ou tes motivations (va voir sur jobpol.be ou contacte-moi). Et si tu veux te diversifier, engage-toi comme réserviste à la Défense (c’est tout à fait compatible avec la police). Là aussi, chacun a une pierre à poser avec ce petit plus que tu as des chances de "voir le monde" d’une autre manière qu’en touriste.

Merci beaucoup Laurent pour ce témoignage de parcours professionnel diversifié et ces conseils résolument positifs à l’adresse de nos jeunes !


Interview réalisée par Philippe de Potesta.

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