Le Parc du Cinquantenaire et les musées situés sur ce site seront modernisés à l’occasion du bicentenaire de la Belgique. Le chevalier Paul Dujardin guide l’exercice de réflexion.
Dans le cadre de ce projet, les Musées Royaux d’Art et d’Histoire (MRAH) ont organisé une procédure de sélection pour la nomination d’un titulaire de commission qui supervisera cet exercice de réflexion stratégique. À l’issue de cette procédure, Paul Dujardin a été sélectionné. Il fait partie des musées royaux d’Art et d’Histoire depuis le 1er janvier 2022 et est chargé de réfléchir à l’orientation culturelle du projet et d’étudier les partenariats qui peuvent être conclus avec les institutions fédérales, régionales et européennes pour en réaliser les ambitions.
La culture en tant qu’éducation est devenue une affaire communautaire depuis 1989. Quant à la recherche, elle a été partiellement transférée vers les Communautés et vers les Régions. Mais malgré les diverses réformes et transferts de l’État, il y a heureusement encore un secrétaire d’État fédéral à la politique scientifique, Thomas Dermine, secrétaire d’État fédéral à la relance et aux investissements stratégiques, en charge de la Politique scientifique.
Thomas Dermine est compétent, entre autres, pour 10 établissements scientifiques fédéraux parmi lesquels 5 musées : les Musées Royaux d’Art et d’Histoire, les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, le Musée Royal de l’Afrique Centrale et la KBR (Bibliothèque Royale).
Le secrétaire d’État, dans les limites de ses compétences et de son plan d’action de novembre 2020, a chargé Paul Dujardin d’élaborer une vision pour l’ensemble du site du parc du Cinquantenaire et de ses environs et acteurs immédiats.
Il serait sans doute impossible de repenser en profondeur ce site si un certain nombre d’opportunités, sans doute uniques, ne se présentaient pas à nous maintenant : le bicentenaire imminent de la Belgique, la candidature de Bruxelles comme capitale européenne de la culture en 2030, le plan fédéral de relance dans lequel les crédits nécessaires à la rénovation des bâtiments seront inclus et l’enthousiasme des différents partenaires et intervenants impliqués aux niveaux urbain, régional et fédéral.
Paul Dujardin a mis en place un groupe de pilotage « Jubelpark-Cinquantenaire 50/200 » qui a analysé en profondeur la situation actuelle afin d’arriver à de nouvelles perspectives en concertation avec toutes les parties prenantes permettant de garantir un large débat social. Sur cette base, le comité de pilotage conseillera le gouvernement afin qu’il puisse élaborer et mettre en œuvre le bon plan directeur en prévision du bicentenaire du Royaume de Belgique.
L’intention n’est pas une révolution mais une évolution. Depuis des décennies, les scientifiques et les citoyens attendent un signal fort du gouvernement pour revaloriser l’un de ses biens patrimoniaux les plus importants.
Le parc du Cinquantenaire est un parc de plus de 34 hectares et un important poumon vert bruxellois. Il peut être comparé aux prestigieux « Kensington Gardens » à Londres, qui abritent le célèbre Victoria and Albert Museum du 19ème siècle, et la Serpentine Gallery. Ce projet londonien a inspiré le roi Léopold II à construire le parc du Cinquantenaire à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Belgique. Dans le parc du Cinquantenaire à Bruxelles se trouve notre « British Museum » : le Musée Royal d’Art et d’Histoire avec le musée de l’Armée, l’Institut royal du patrimoine culturel, Autoworld et plusieurs autres institutions importantes situées à côté de la Grande Mosquée.
C’est aussi ici que se trouvent les collections des institutions scientifiques fédérales : dans le cœur politique, historique et européen de Bruxelles et que nous possédons l’une des plus grandes collections muséales et patrimoniales au monde. Outre les institutions européennes, ces collections occupent la plus grande surface bruxelloise et sont situées sur le Mont des Arts et dans le Parc du Cinquantenaire. Ces deux pôles muséaux sont reliés par la rue de la Loi, la rue Belliard et le parc Léopold, l’axe ouest-est de la ville de Bruxelles avec le quartier européen entre les deux. Ils sont à distance de marche les uns des autres et sont reliés par de belles rues et places et des parcs du 19ème siècle. Nous pouvons comparer ces pôles de musées avec les lieux d’art les plus prestigieux d’Europe et des États-Unis avec des exemples tels que : le Museum Insel à Berlin, le Museum Quarter à Vienne, la Smithsonian Institution à Washington et le Museumplein à Amsterdam.
Paul Dujardin est convaincu que le site du Cinquantenaire peut absolument contribuer à la dynamisation du quartier autour du parc et de tout le Quartier Européen lié à la ville, à la Région bruxelloise, à ses universités dans un futur proche avec un impact positif sur l’économie et sur l’image de la capitale de l’Europe.
Le site du Cinquantenaire, ses institutions, les acteurs scientifiques et culturels du Parlement européen, du Conseil européen, de la Commission européenne et des services européens pour l’action extérieure (SEAE – politique étrangère) devront, dans les années à venir, collaborer de façon structurelle pour faire du site bruxellois « un site européen pour la culture, la science et l’éducation dans un monde en mutation ».
Tout un défi pour Paul Dujardin qui a déjà eu l’occasion d’échanger de nombreuses idées avec plus de 150 personnes de la société civile belge et européenne.
Nous remercions sincèrement le baron Johan Swinnen pour la coordination de cet article.
Photo : © Marc Wallican