L’Avers du bitcoin cache-t-il un revers de médaille ?

Voici un phénomène qui fait couler beaucoup d’encre. On lit sur ces mystérieuses « devises virtuelles » tout et son contraire. Juger si les chutes ou rebonds des valorisations des cryptomonnaies sont l’expression d’une bulle spéculative ou non n’est pas de notre ressort. Vous ne trouverez donc ici ni piste d’investissement ni mode d’emploi de plateformes d’échange.

S’intéresser à la fameuse blockchain, cette technologie de stockage et de transmission d’informations qui se cache au verso des cryptos, nous a semblé plus approprié.

Dose de rappel :

Une « monnaie numérique » fonctionne avec le principe de la blockchain et de la cryptographie. La cryptographie, sert à protéger et à crypter ces monnaies tandis que la « chaîne de blocs » est une base de données cryptée dont la gestion sans intermédiaire est partagée par ses différents utilisateurs afin qu’ils puissent vérifier collectivement l’écosystème. Le transfert de propriété y est sécurisé, transparent et décentralisé.

Sans dépendre du système bancaire, les monnaies virtuelles servent de moyen de paiement, de valeur de placement ou de valeur d’échange contre de la monnaie traditionnelle.

En 2022, le bitcoin a plongé de 65%. Comment interpréter ce chiffre ?

En mai 2021, sa valeur avait chuté de 59.000 € à 34.600€. Etienne de Callataÿ, chef économiste à Orcadia, comparait alors le marché du bitcoin à « une sorte de casino ». Sur les plateaux de la RTBF, il avait affirmé qu’une monnaie indépendante des États et des banques centrales « appauvrirait le pouvoir des institutions publiques 1 ».
Dans le journal Le Soir, l’économiste ajoutait encore : « si un coquillage est une monnaie, alors le bitcoin en est une ». Le bitcoin n’étant pas un moyen d’échange universellement accepté, le terme monnaie est, en effet, inadapté. Par ailleurs, la Banque Centrale Européenne (BCE), farouchement opposée aux cryptos, plaide pour que le bitcoin ne soit pas légitimé par les autorités réglementaires car il s’apparente uniquement à un instrument spéculatif.

Le mois dernier, le froid était déjà installé sur les cryptomonnaies avant que la faillite de la plateforme d’échange américaine FTX ne vienne perturber son hibernation. Après avoir fondu de 20% en quatre jours, le prix du bitcoin s’est cryogénisé autour des 17.000 €.

Kevin de Patoul, cofondateur et CEO de Keyrock, croit fermement au destin des cryptos. Sa startup conçoit notamment des algorithmes permettant d’en fluidifier les échanges entre vendeurs et acheteurs. Pour lui, il ne s’agit « que » d’une crise de confiance. Dans La Libre du 17 décembre, il confiait que, malgré un impact limité, Keyrock n’avait pas été épargnée par la faillite de la société américaine. Cette dernière aurait dû subir plus de contrôles afin d’assurer que « les fonds des clients ne soient pas utilisés par un fonds spéculatif lié directement à FTX 2 ».
Comparant ce cas à celui de Lehman Brothers, il rappelle que l’existence des marchés traditionnels n’a pas été remise en cause pour autant.

Théoriquement, cette culbute ne devrait pas avoir d’impact sur le développement de la blockchain. Le cours du bitcoin est son prix de marché, or, avant d’être une opportunité d’investissement, le bitcoin annonçait surtout l’avènement d’une nouvelle technologie.

Pourquoi la blockchain n’est-elle pas plus « adoptée » ?

Raoul Ullens de Schooten Whettnall, est le co-fondateur de la Brussels Blockchain Week et de Gratiago, solution d’E-Coaching accompagnant les patients dans leur prise de traitement, qui s’apprête à intégrer la blockchain dans sa solution technologique. Il considère que la spéculation ou le coût environnemental ne sont pas les coupables du manque d’enthousiasme d’une partie de la population face à ces monnaies virtuelles. Pour lui, les personnes qui restent réticentes ne cernent pas les enjeux de la technologie sous-jacente à ces monnaies 3.

La banque JPMorgan, autrefois grande détractrice des cryptocurrencies, admit qu’exclure cette technologie potentiellement transformatrice serait risqué 4. Les chiffres de Price Waterhouse Coopers stipulent, quant à eux, que 56% des entreprises du secteur de l’assurance reconnaissent l’importance de la blockchain mais que 57% d’entre elles ne savent pas comment se l’approprier.

Serait-elle vouée à subsister ?

Si, à priori, sa complexité la rend peu sexy, cette technologie peut avoir de nombreuses autres applications. Cet internet de troisième génération est une innovation de rupture qui a donc pour vocation de durer.
Sa technologie ne se limite pas à la finance et ses cas d’utilisation les plus prometteurs sont la logistique (signature de contrat et vérification de la provenance de produits), les soins de santé (stockage des dossiers médicaux personnels), la gestion de chaîne d’approvisionnement (suivi des marchandises), la propriété intellectuelle (contrer la distribution et les copies illégales), les élections (suivi des votes), les impôts (réduction des erreurs humaines et des coûts administratifs), mais aussi la mobilité, l’énergie, l’immobilier, etc…

Plus la convergence entre les mondes physique et numérique s’intensifiera, plus ses cas d’utilisation se multiplieront.
En ce qui concerne la valeur marchande des cryptomonnaies, nous laissons (consciencieusement) à l’avenir le soin de répondre à cette question…


Sources :
1 https://www.rtbf.be/article/le-bitcoin-ca-peut-monter-comme-les-arbres-montent-au-ciel-mais-ca-peut-surtout-tomber-a-zero-10766183.
2 https://www.lalibre.be/economie/digital/2022/12/17/kevin-de-patoul-ceo-de-keyrock-a-terme-tout-le-marche-financier-sera-base-sur-la-meme-technologie-que-celle-des-cryptos-SMQQVQO2BZESTE36YDBIFQQQLI/
3 https://fr.cointelegraph.com/news/players-are-disappearing-in-this-bear-market-but-its-for-the-sake-of-adoption.
4 https://www.lecho.be/opinions/general/oui-la-cryptomonnaie-reste-utile/10401413.html.

Nous remercions le Comte Pierre-Alexandre de Lannoy pour la réalisation de cet article.

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