Comment êtes-vous entrée en contact avec l’autolouange ?

C’est une question difficile pour une pratique que j’ai « inventée », guidée par mon intuition et les nombreux élans recueillis auprès de multiples conférenciers que nous invitions (Pierre Rabhi, Albert Jacquard, Christiane Singer, Annick de Souzenelle, Hans Peter Dürr,…). En avançant, je constate que c’est en fait une pratique millénaire et universelle, encore vivante sur les terres de l’oralité. Je l’ai en fait « restaurée » en lui donnant des consignes adaptées à l’Occident et aux temps de mutation que nous vivons.

Pourquoi l’introduire aux cours de math ?

Mes élèves avaient subi tellement d’échecs et de relégations qu’ils avaient profondément acquis un fort sentiment d’incompétence, tatoué sur leurs âmes. En ayant mis en place toute une kyrielle de pratiques pédagogiques innovantes dont j’aurais plaisir à vous parler un jour, mes élèves étaient devenus capables de réussir des examens exigeants, devant des profs de math de l’université, avec des questions difficiles mais…ils ne s’en attribuaient pas la victoire. Ils étaient tellement convaincus d’être nuls que ces succès ne pouvaient être de leur fait. J’ai donc cherché à faire jaillir leur parole, en « je » !

Qu’est-ce que l’autolouange ?

C’est un langage magique et antique de la poésie. C’est une voie de dignité, d’estime de soi et des autres offerte à tous. C’est la proclamation d’une parole qui suit trois consignes : être en « JE », avec « amplification » (métaphores, allégories,… et surtout lâcher prise) et sincérité. Le ‘’je’’ de l’autolouange est en fait un ‘’je’’ universel qui nous relie à tous les humains : ‘’Je suis maison du monde / Mes mûrs sont vent brûlant / Mes fondations s’ancrent dans les entrailles de la Terre."

Quand la pratique-t-on ?

Quand on veut…ca fait tellement de bien ! Il n’est pas nécessaire de produire de longs textes. Une phrase amulette est un trésor à se répéter pour changer notre regard sur la vie. Essayez donc : « je suis le sucre d’un café trop amer » par exemple !

Par contre il est bon de découvrir la posture d’autolouange pour retrouver ce jaillissement spontané. C’est pour cela qu’il est bon de participer au moins à une journée de découverte.

Avec qui ?

Avec qui l’on veut…selon affinité ! Voire aussi dans le contexte professionnel. Il y a aujourd’hui des facilitateurs en autolouange de tous les bords professionnels, de toutes les insertions et voies d’humanité.

Dans quel cadre ?

Les cultures de l’oralité ont gardé cette pratique vivante pour les mariages, les ralliements,… Nous la réinitialisons et sommes libres des contextes. Alors osons selon notre créativité !

Y a-t-il des prérequis pour écrire une autolouange ?

Aucun, absolument aucun, pas même savoir écrire ou lire !

Quel est le but de l’autolouange ?

Cette pratique éveille la confiance en soi. Face aux défis contemporains, l’urgence devient palpable de retrouver notre fierté intérieure, de nous découvrir digne et de puiser aux sources de notre commune humanité. L’autolouange nous montre le chemin d’une posture intérieure nous invitant à la voie de redressements individuels et collectifs.

Vous avez la gentillesse de venir animer une journée découverte à l’ANRB le 23 mars prochain. A qui s’adresse-t-elle ? Comment se déroulera cet atelier ?
Elle s’adresse à toute personne qui a envie de goûter cette aventure, même si elle est sceptique voire inquiète. Ce sera l’occasion à minima d’une découverte mais peut être aussi d’une réconciliation avec soi et ses talents.

Quelle est la plus belle autolouange que vous ayez entendue ?

Celle que j’entendrai chez vous ! Chacune me met en joie !