Depuis le vendredi 19 janvier, un nom de plus est à inscrire dans le livre d’histoire du sport automobile belge : celui du baron Guillaume de Mevius. En effet, avec son coéquipier Xavier Panseri, le namurois de 29 ans termina à la seconde place de son premier Dakar au terme de la dernière étape.

Il y a quarante ans, Jacky Ickx avait remporté le rallye avant d’atteindre la seconde place en 1986 et en 1989. Plus anecdotique encore : le père de Guillaume, le baron Grégoire de Mevius, né en 1962, participa notamment au WRC (Championnat du Monde des Rallyes) de 1988 à 2001, ainsi qu’à sept éditions du Rallye Dakar avant de cofonder l’écurie Overdrive Racing en 2006. Ce dernier, très fier de son fils, déclara au groupe Sudinfo « voir mon fils sur le podium entre deux stars, c’était touchant ».

En 2018, Ghislain de Mevius, pilote et frère aîné du désormais célèbre Guillaume, fondait G Rally Team. Fort de plus de 10 ans d’expérience en rallye, tant au niveau national qu’international, Ghislain dirigeait l’équipe vers l’entretien et la préparation de voitures de rallye modernes et historiques. Dès 2021, Guillaume ajouta aux activité du G Rally Team le Rallye Raid et créa le département Customer Racing pour répondre aux besoins des équipages intéressés par les épreuves de Cross-country & Baja. Le moins que l’on puisse dire, est que Guillaume, le plus jeune fils de la famille, apporte une dimension dynamique et compétitive à l’équipe !

Malgré le fait que la famille de Mevius, originaire de Stargart en Pologne actuelle, n’était pas inconnue dans le milieu des voitures de pointe, les caméras et autres réflexes numériques ne se sont pas nécessairement braqués sur le pilote de la Toyota Hilux. Il faut dire que le sportif belge déjoua tous les pronostics sur le Dakar !

Dès la première étape de cette 46ème édition, emmenant les pilotes au bivouac d’Al Henakiyah via un parcours de 532 kilomètres, les performances et la victoire de Guillaume de Mevius impressionnèrent le public. Cette victoire fit entrer de Mevius (jr) dans le club des cinq pilotes belges, dont son père, ayant remporté une victoire d’une étape dans le rallye-raid. Une navigation compliquée, une « nausée » due au nivellement des dunes, une crevaison, un arbre de transmission à remplacer ou encore un dépassement de vitesse autorisée dû à la poussière soulevée par le coureur qui le précédait ne furent qu’une partie des difficultés rencontrées lors de cette traversée du désert.

Après cinq jours, le duo était toutefois assis à la cinquième place du classement… Le jeudi, avec sa onzième étape, fut une « journée magique » pour le pilote belge. En effet, grâce à la mission qu’il s’était fixée, c’est-à-dire « éviter les problèmes », il grimpa à la deuxième place du classement la veille de l’arrivée. Le dernier jour, Guillaume se contenta de faire le nécessaire pour assurer sa position au classement général.

Au magazine AutoHebdo, il confiait que sa victoire était due à la maturité de son attitude et à un véhicule plus résistant qu’auparavant. L’important pour lui était de rester calme et régulier durant la course. Si certaines maladresses furent commises, elles ne sonnèrent pas le glas de la course. Insistant sur la fiabilité de sa « monture », il souligne également qu’il n’était pas au volant de la dernière version améliorée EVO (spécialement conçue pour les rallye) mais qu’il avait tout de même été ébloui par la solidité et les performances de son véhicule malgré ses quinze jours de galop sur le sable du désert.

L’objectif avoué de notre champion est à présent de participer à l’intégralité de la saison du Championnat du monde… Roulez jeunesse !